Le compte-titres : un outil souple pour diversifier ses investissements financiers

La récente baisse du taux de rémunération du Livret A en août 2025 a sonné la fin de la ruée vers cet investissement plébiscité par les français, et qui a attiré nombre d’épargnants, dans un contexte de hausse des taux d’intérêt. Avec à la clé la mise en avant d’autres solutions d’investissement, certes plus risquées, mais aussi plus rémunératrices. Le compte-titres et le PEA (plan d’épargne en actions) en sont les symboles, bien que ces dispositifs restent parfois flous dans l’esprit des épargnants. Calculer.com fait donc le point pour vous.

Qu’est-ce qu’un compte-titres ?

Un compte-titres est une enveloppe permettant l’achat, la vente et la gestion d’une large gamme de titres financiers. De quoi parle-t-on quand on évoque un titre financier ? Il s’agit aussi bien des actions, des obligations, des sicav, des parts de fonds ou encore des produits structurés. Il s’agit finalement d’un « portefeuille bancaire » traditionnel offrant une grande liberté quant aux modalités d’investissement.

Contrairement au PEA, aucune condition de résidence ni contrainte géographique n’est imposée sur les valeurs achetées. Toutes les places boursières mondiales deviennent accessibles, ce qui fait du compte-titres une solution particulièrement ouverte à l’international. Autre avantage, il n’existe aucun nombre maximum de comptes que l’on peut détenir, ni d’âge minimal requis pour investir avec un compte titre.

Différences majeures entre PEA et compte-titres

Les principales différences entre PEA et compte-titres concernent la fiscalité, les éventuels avantages fiscaux ainsi que la nature des investissements éligibles. Comparons ainsi les deux formules pour voir celle qui pourrait être la plus adaptée à vos besoins.

Quels plafonds d’investissement faut-il connaître ?

Avec un compte-titres, il n’y a tout simplement aucune limite légale au montant investi. Particuliers comme professionnels peuvent placer des sommes très importantes sans restriction. À l’inverse, le PEA impose un plafond d’investissement fixé à 150 000 € pour un pea classique, montant porté à 225 000 euros pour le pea-PME. Ce critère oriente souvent ceux qui souhaitent investir au-delà de ces montants vers le compte-titres plutôt que le plan d’épargne en actions.

Cette liberté d’investissement séduit beaucoup d’investisseurs désireux de constituer des portefeuilles conséquents et de diversifier leurs actifs ou stratégies.

Sur quels titres financiers placer son argent ?

Le champ d’action du compte-titres représente LA différence avec un PEA puisqu’il va bien au-delà du marché français ou européen. Investir dans des sociétés américaines, asiatiques, ou acquérir des obligations étrangères devient possible sans contrainte, là où le PEA se limite obligatoirement à des actions et trackers d’entreprises ayant leur siège social dans un pays de l’Union européenne ou assimilé.

Voici les principaux types d’actifs accessibles sur un compte-titres :

• Actions françaises et internationales
• Obligations corporate ou souveraines
• Fonds communs de placement (FCP) et sicav
• Trackers, ETF et produits dérivés
• Produits structurés variés

Quels sont les avantages du compte-titres ?

L’atout principal du compte-titres reste sa polyvalence. Contrairement au PEA, qui impose des contraintes réglementaires sur les montants investis et sur la sélection des titres financiers, le compte-titres offre un accès presque illimité à l’ensemble des marchés et instruments disponibles.

La gestion devient alors bien plus flexible. Modifier ses positions, tester de nouvelles stratégies ou arbitrer rapidement, tout cela est facilité grâce à cette marge de manœuvre appréciable.

Côté fiscalité, le compte-titres ne propose pas d’avantage particulier face au PEA. Les gains réalisés – dividendes et plus-values – sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % (12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux).

À titre de comparaison, le pea bénéficie après cinq ans d’une exonération d’impôt sur le revenu concernant les plus-values et dividendes, seuls les prélèvements sociaux restant dus. Toutefois, certains profils privilégient le compte-titres car sa souplesse compense souvent un avantage fiscal moindre.

Quelles modalités d’investissement privilégier ?

Aucune durée minimale de détention, ni blocage des avoirs : le souscripteur garde la maîtrise totale de ses liquidités. L’absence de clause de retrait ou de pénalité autorise toutes les options de trading actif, sans attendre plusieurs années pour profiter d’un rendement intéressant ou limiter les risques.

Le compte-titres plaît aussi pour sa simplicité d’ouverture auprès des banques ou courtiers en ligne, avec généralement des frais d’entrée faibles et une tarification compétitive sur les opérations. Miser sur la rapidité d’exécution et l’accès direct aux marchés attire également de nombreux investisseurs.

Quel poids représentent les comptes-titres aujourd’hui en France ?

Aujourd’hui, plus de 15 millions de Français détiennent un livret ou produit d’épargne financière, parmi lesquels le compte-titres occupe une place importante. Selon la Banque de France, environ 6,5 millions de comptes-titres étaient ouverts fin 2023 tous établissements confondus.

En termes de montants, ce type de support représentait près de 500 milliards d’euros d’encours, toutes clientèles confondues. Ce volume témoigne de la confiance accordée par les particuliers mais aussi les entreprises à la flexibilité des modalités d’investissement et à la diversité des titres financiers offerts.

Quels rendements espérer ?

Les rendements obtenus via un compte-titres varient fortement selon la conjoncture et les allocations choisies. Un portefeuille principalement composé d’actions internationales affichait un gain moyen annuel autour de 7 % sur la dernière décennie, tandis que les obligations et autres fonds sécurisés rapportaient en moyenne 2 % par an.

La possibilité de mixer différents types d’actifs constitue un levier essentiel pour adapter rendement et risque à chaque situation personnelle.

Quels risques prendre en compte ?

Le compte-titres expose naturellement à des risques de marché : fluctuations rapides, pertes en capital, volatilité, voire défaut de contrepartie. Diversifier vos placements, analyser régulièrement la performance et ajuster vos allocations apparaît indispensable pour éviter les mauvaises surprises.

Il existe moins de mécanismes automatiques de protection que sur certains produits réglementés. S’informer sur le fonctionnement des actifs choisis et établir une stratégie cohérente aide grandement à affiner ses décisions d’investissement.